A tes souhaits

05 avril 2006

LIVRE : Votre voisin n’a pas de papiers Paroles d’étrangers

Votre voisin n’a pas de papiers Paroles d’étrangers
208 pages ; format 13 ´ 20 cm 15 euros ISBN : 2-913372-50-3 Parution le 20 avril 2006
64, rue Rébeval
75019 Paris – France
Tél. + fax : 00 33 (0) 1 40 15 02 63
Extrait du témoignage de Sékou Bamba, père d’un jeune garçon gravement malade
Quand Abdramane est né, ils ont testé son sang et on m’a dit qu’il avait une maladie qu’on appelle drépanocytose. C’est une maladie à vie. Maintenant, il a 4 ans et il sent beaucoup la douleur. Chaque matin, quand on le réveille, il se tord de douleur.
Quand il est né, on nous a dit qu’il fallait demander les papiers pour les parents. On a besoin de rester à côté de l’enfant. Ils nous ont donné des autorisations provisoires de séjour, d’abord de trois mois, sans autorisation de travail. Je n’ai jamais compris pourquoi on m’autorise à rester en France pour m’occuper de mon fils, mais on m’interdit de travailler. Pourquoi ?

Extraits du témoignage de Maria Melgar, chilienne qui travaille depuis 23 ans comme concierge à Paris
J’ai 59 ans, même âgée, j’ai toujours rêvé de trouver un mari. Il y a trois ans à peu près, un ami à moi nous a présentés au téléphone. On a commencé à s’écrire, on s’est parlé tous les jours au téléphone et on a décidé de se connaître. Dès qu’on s’est vus, c’était comme si on se connaissait depuis toujours. Il est venu en France, et on a décidé de se marier, mais il fallait qu’il sorte de France tous les trois mois pour avoir le visa comme touriste. J’ai voulu faire la demande de regroupement familial pour qu’il puisse rester plus longtemps avec moi et qu’il soit en règle… Ça n’a pas marché. Il fallait présenter beaucoup de papiers, beaucoup, beaucoup. J’ai eu la visite d’un fonctionnaire pour le logement. Il a tout mesuré. C’était négatif parce que les conditions de mon logement, c’était pas assez bien. La raison, c’était qu’il faut traverser la cour pour aller à la chambre et que la salle de douche et toilettes, c’était pas assez aéré. Je trouve que les excuses qu’ils disent pour ne pas faire venir mon mari, que nous soyons ensemble tous les deux… non, je crois qu’ils se foutent de… qu’ils rigolent de nous.. Ça fait rire, ça : « Pas de fenêtre dans les toilettes. » C’est une excuse ridicule.

Extraits du témoignage de Kouassi Koffi, demandeur d’asile ivoirien
À la préfecture, quand je suis arrivé, ils m’ont donné le papier de la demande d’asile et m’ont dit qu’il faut remplir ça. Comme je ne sais pas écrire, j’ai demandé à un ami. Je lui ai dit il faut écrire ça et il écrit.

J’attendais maintenant qu’on me convoque. Maintenant l’Ofpra, ils m’ont envoyé une lettre, la lettre montre que j’ai été rejeté. Ben j’étais étonné. Jusqu’à maintenant, je ne sais pas pourquoi j’ai été rejeté. La lettre de l’Ofpra, elle a dit que ma demande, elle n’est pas fondée. C’est comme ça qu’ils ont dit. Je ne sais pas justement ce que ça veut dire, « ça n’est pas fondé ». Le français me manque beaucoup. Je ne suis pas venu ici en France juste comme ça. C’est un problème qui m’a fait sortir et jusqu’aujourd’hui, je ne sais pas pourquoi l’Ofpra ne m’a pas convoqué, j’aimerais mieux m’expliquer devant l’Ofpra. Moi ce que je calcule, c’est peut-être parce que je ne sais pas écrire, je ne sais pas lire. Si je savais lire et écrire moi-même, j’aurais rempli et peut-être qu’ils m’auraient convoqué.

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